« Ecritures créatives » de l’AP 2nde

« Ecritures créatives » de l’AP 2nde

Les élèves de Seconde inscrits au cours d’AP « Ecritures créatives » de mesdames Jarno et Layani reviennent sur leurs productions écrites et artistiques.

Bravo à eux !

 

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De Khalil ATALLAH 2.1 (image 1et 2):

Les Misérables Millionnaires

L'exercice donné en classe consistait à prendre des titres célèbres et à les modifier en ajoutant ou en supprimant un mot, afin de les adapter à un thème, par exemple la comédie ou la tragédie. Ensuite, nous devions créer une couverture de livre à partir d'un titre de notre choix. Le titre que j’ai choisi est « Les Misérables Millionnaires » qui vient de l’œuvre Les Misérables écrite par Victor Hugo. C’est un titre assez ironique, car généralement on n'associe pas la richesse avec le malheur. Comme je suis une personne non-artistique, une personne qui ne sait pas dessiner du tout, j’avais décidé de faire une couverture plutôt symbolique.

Le fond de la couverture est coloré en bleu sombre, pour créer une atmosphère mélancolique. L’élément principal est une pièce d’or brisée. Celle-ci symbolise le millionnaire ; la pièce d’or met en avant le fait qu’il soit riche, et la pièce brisée montre qu’il est misérable, qu’il lutte contre la dépression et est incapable de la surmonter, ce qui détruit sa vie. Finalement, l'ombre de la pièce d'or est déformée pour montrer les luttes internes qu'il affronte, cachées de la lumière. Au-dessous de la pièce, j’ai mis le titre. Pourquoi écrire « misérables » en minuscules ? Lorsque nous pensons à la vie d’un millionnaire, nous nous concentrons souvent sur les luxes extérieurs et les libertés, mais nous considérons rarement les luttes internes qui peuvent accompagner une immense richesse.

 

De Timéo PIJASSOU, 2.5 (image 3):

Selon moi un marque page c’est un repère, il nous aide à nous souvenir de là où l’on s’est arrêté. J’ai donc créé mon propre marque page et j’ai ajouté ma version de l’histoire de Raymond Queneau. Mais qui est Raymond Queneau ? C’est une personne qui a écrit la même histoire 99 fois, de différentes façons. Cela s’appelle Exercices de style. J’ai donc écrit ma propre version de l’histoire de manière comique, pour créer ma version. J’ai utilisé des mots familiers comme « droite » pour dire « frapper » et de plus, grâce à moi, il en est à sa centième version ! Ses versions sont infinies. Elles sont toutes créatives et littéraires.

 

De Viktoria DABROWSKA 2.5 (image 4):

Comment interpréter des romans classiques et les transformer en une histoire complètement différente ? Nous avons utilisé de grands classiques littéraires comme La Métamorphose, Le Joueur, L'Odyssée, et d'autres, pour créer nos propres histoires. Pour ce faire, nous avons dû faire des changements dans le titre de notre choix, moi, j'ai choisi de modifier Les Misérables de Victor Hugo. Mais, je ne l'ai pas transformé en quelque chose de poétique ou de compliqué, je l'ai transformé en quelque chose de simple et d'un peu enfantin. J'ai décidé de travailler sur le nouveau titre suivant : « Les Misérables légumes » et j'ai écrit une histoire dans laquelle des légumes, qui sont bien sûr misérables, car ils vivent dans de mauvaises conditions, essaient de s'échapper dans le jardin du voisin pour vivre une vie meilleure. C'est une histoire d'enfant, simple, mais j'ai aimé ce projet car c'était amusant de créer l'histoire, de dessiner les illustrations, de lire et voir les interprétations de mes camarades.

 

De Océane LE DEAULT 2.5 (image 5):

L'écriture en inspiration automatique

Selon moi, pour écrire, il ne faut que deux choses : une idée ou un thème de base et de la motivation. Le reste vient en écrivant, même si ce n'était pas prévu. Ce fut le procédé de Pluie, le tout premier texte que j'ai écrit lors de cet atelier. Pluie parle des sentiments éprouvés lorsqu'une averse met fin à la sécheresse, mais aussi des conséquences de cette dernière. Je n'avais pas prévu de donner une dimension réaliste à ce texte, mais pendant l'écriture, j'ai pensé aux actualités, notamment les récents feux en Grèce, et j'ai ainsi écrit ce contraste entre l'eau dans le ciel et le feu sur la terre. Pluie est donc un mélange d'actualités, d'expérience personnelle et d'inspiration directe (car justement, il pleuvait ce jour-là). Si vous voulez écrire, n'hésitez pas, lancez-vous ! Vous n'avez rien à perdre et tout à gagner.

 

De Jonas MAGNABOSCO 2.5 :

La disparition nourrit l’inspiration. Avez-vous remarqué la particularité de cette phrase ? Une lettre manque à l’appel. Voyez-vous laquelle ? La lettre « e ». C’est ce que l’on appelle un lipogramme : une phrase, une ligne, un texte dans lequel il manque une lettre. Aussi compliqué que ce soit, Georges Perec, lui, a écrit un livre entier sans la lettre « e », qui est pourtant celle la plus utilisée de la langue française, et qu’il a appelé La Disparition, titre qui fait à la fois référence à la disparition de la lettre « e » mais aussi à l’intrigue du roman.

« Qui voudrait se soumettre à une telle contrainte ? » me direz-vous. A cette question je n’ai qu’une seule et unique réponse : l’Ouvroir de Littérature Potentielle, l’OuLiPo.

L’OuLiPo est un groupe d’écrivains formé dans les années 1960 qui s’est donné pour mission d’écrire en suivant une ou plusieurs contraintes.

Si l’idée vous paraît farfelue, vous manquerez de vocabulaire pour décrire justement les contraintes en elles-mêmes. On peut mentionner :

. le lipogramme, cité plus tôt.

. le sardinosaure, qui créé de toutes nouvelles espèces animales en mélangeant deux noms d’animaux déjà existants avec la dernière syllabe du premier identique à la première syllabe du second ;

. le palindrome, un mot, une phrase, un nom que l’on peut lire de droite à gauche et inversement ;

. le lipossible, qui enlève un type de lettre à un mot pour en former un autre ;

. le poème de métro, que l’on écrit durant un trajet en métro avec des règles strictes : composer un vers entre deux stations, le retranscrire à l’arrêt d’une rame dans une station, pas l’inverse.

On ne sait plus où donner de la tête, que ce soit dans la réalité ou dans le fruit de votre inspiration ! On peut retenir de l’OuLiPo une chose : contraindre n’est pas synonyme de restreindre. L’inspiration et l’expression de ses sentiments vient parfois dans la contrainte.



De Anna KALAÏTZIS, 2.5 :

Avez-vous déjà réécrit la même histoire plusieurs fois ?

Raymond Queneau, le fondateur de l'Oulipo, lui s'y est attelé 99 fois. Je me suis inspirée de son travail dans Exercices De Style, une histoire racontant la brève dispute de deux hommes dans un bus, dans des styles différentes (anglicisme, mathématiques, vers libre, vulgaire...). Pour ma création, j'ai inséré les thèmes du registre tragique dans ce petit récit. Cette technique qui allie à la fois plaisir et contrainte m'a permis de mobiliser ma créativité dans cet exercice de style.

 

De Louise DE RAPPER, 2.5 :

Lipogramme : quand la contrainte devient source d'inspiration

Quoi de plus agréable que d'écrire sous la contrainte d'un objectif que l'on s'est fixé ? À partir d'un objectif donné, le lipogramme, dans mon cas, nous avons dû écrire quelques lignes sur un sujet que nous avions choisi. Cette expérience a été l'une de mes préférées, et pas la plus facile. Il fallait s'adapter à la contrainte, la contourner afin de produire le meilleur de nous-mêmes tout en réfléchissant beaucoup. J'ai pour habitude d'écrire de manière plutôt improvisée, je vais là où me guide ma plume, mon histoire. Pour cet exercice, j'ai dû faire preuve de plus de réflexion.

Le lipogramme consiste à écrire un texte en enlevant une lettre donnée (l'exemple le plus connu étant La Disparition, de Perec, un roman entier écrit sans la lettre « E »). Pour ma part, j'ai choisi d'enlever la lettre « L », lettre courante mais dont on peut se passer. J'ai d'abord fait une liste de tous les mots courants contenant cette lettre. Il m'a fallu mettre de côté tous les déterminants et pronoms tels que « la », « les », « leurs », etc., ce qui était plutôt handicapant. Le résultat a été un texte très vague, puisque les sujets ne pouvaient être clairement définis :

« Des cœurs battants en concert, une frayeur commune figeant des corps qui se font petit à petit des cadavres animés par une vague sensation, un souvenir fugace... ».

Malgré cela, le rendu m'a beaucoup plu, de par son côté étrange et inhabituel.

Et vous, avez-vous déjà essayé d'écrire sous la contrainte d'un jeu Oulipien ?

 

De Pavlos CHARISIS, 2.1 (image 6 et 7)